La mémoire de l’Espagne presque toujours en dehors de l’Espagne, à la dérive, dépitée, volée, fragmentée.
La zone Sud de la France concentre une grande partie de la mémoire espagnole du XXè siècle. De plus, géographiquement on dirait que c’est son cerveau.
A Castres je me sens un peu comme dans une bulle de l’espagnol. Il y a le Musée Goya qui est la collection d’art hispanique la plus importante de France après celle du Louvre. Ils ont une collection réellement précieuse. Juste dans les dates de mon arrivée à Castres ils ont inauguré l’exhibition “Baroque des Andes”. Des toiles des anges métisses avec des ailes de perroquet, caractéristiques de cette période. Les peintres de Bolivie, du Pérou et d’Argentine introduisaient leur propre imaginaire dans l’esthétique occidentale, leurs mythes, animaux guides et protecteurs. Me retrouver ici avec ces peintures a pour moi une connotation biographique importante, car quand je les ai découvertes pour la première fois il y a six mois en Bolivie, ça a été un moment assez transcendant. Et ici je le retrouve de nouveau, une sélection précieuse d’anges perroquets.
Ils ont également fait une discussion sur l’art hispano-américain de l’époque coloniale.
Beaucoup de Christs, d’églises et toute l’histoire.
Ensuite j’ai connu la Maison de l’Espagne et leurs membres, qui m’ont raconté leurs histoires, pourquoi ils sont venus travailler ici, etc. Loli, d’Alicante, m’a raconté l’histoire de son père, républicain, patron d’une usine de machines à écrire près de la ville, qui après la victoire de Franco et la prise d’Alicante a réussi à s’échapper dans un bateau pour Oman, et que toute la famille l’a suivi là-bas.
Ensuite, quand l’Algérie a été déclarée indépendante, elle est venue ici avec son mari qui était bijoutier et horloger. Chaque personne a son histoire de vie, chacun pourrait écrire un livre. Et c’est vrai, je le pense et c’est sûr, chacun de nous devrait écrire un livre. Et spécialement les histoires des espagnols éxilés, ou celles de ceux qui sont allés travailler à l’étranger dans les années 60 sont d’authentiques romans de chevalerie, qu’on commence seulement maintenant à filtrer de plus en plus en Espagne.
Je commence à imaginer qu’aujourd’hui avec Internet ça devrait être plus simple d’atteindre cet objectif, que chaque personne puisse écrire son propre livre basé sur l’histoire de sa vie. Et que cette mémoire tant fluctuante de l’Espagne se concentre sur Internet, ou soit à la portée de tous depuis là, que ce soit quelque chose d’informel, de modelable et de participatif. La mémoire appartient au gens et non pas au cadre des archives officielles, d’être conservée dans les archives de Salamanque de la mémoire historique.
L’idée serait la suivante: à travers une page web mettre en contact la personne qui raconte son histoire avec une autre qui soit écrivain amateur afin de travailler un peu la narration, et un dessinateur graphique qui se chargerait de faire en sorte que le livre paraisse joli. Ainsi, différentes générations pourraient aussi entrer en contact. Des personnes âgées et d’autres jeunes. La collaboration sur la page web serait comme un travail altruiste, quelque chose de participatif, chacun pourrait apporter sa propre participation à la production du livre. Aujourd’hui c’est très facile de communiquer et de s’organiser à distance d’une manière économique.
Cette petite équipe produirait un petit livre simple et joli qui pourrait être imprimé facilement online, en utilisant des recours existants comme Foto-prix pour diminuer les coûts, ou une imprimante online. L’idée serait que chaque personne puisse avoir l’illusion de voir sa vie transformée en livre, et je crois que c’est quelque chose, car les personnes âgées seraient très heureuses de le faire.
La page web pourrait s’appeler www.mivida.com Le livre de ma vie. La réalité dépasse toujours la fiction. On pourrait créer une bibliothèque amateur de l’histoire disloquée de l’Espagne, et la page web servirait comme plateforme pour que les gens entrent en contact, pour que les livres puissent être écrits. Ensuite cette bibliothèque pourrait partir en tournée dans différents endroits et être présentée, elle pourrait s’agrandir tout le temps.
Comme depuis que je suis arrivée ici ma tête est comme un sachet de pop-corn dans le microondes, avec milles idées qui sautent, ce blog est en train de se convertir aussi en cahier de travail, ou je note et développe les idées que je traiterai pendant la Résidence, mais aussi pour laisser des traces d’idées embryonnaires nées à Castres et qui seront développées plus tard.
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La memoria de España casi siempre fuera de España, a la deriva, despechada, volada, fragmentada.
La zona sur de Francia concentra gran parte de la memoria del s.XX de España. Además Geográficamente parece que sea su cerebro, jejeje
En Castres me siento un poco como en una burbuja de lo español. Está el Museo Goya que es la colección arte hispánico más importante en Francia después del Louvre. Tienen una colección preciosa realmente. Justo en estas fechas que yo he llegado a Castres inaguraban la exhibición ”Barroco de los Andes”. Cuadros de los ángeles mestizos con alas de papagayo característicos de este período. Los pintores de Bolivia, Perú y Argentina introducían su imaginario propio dentro de la estética occidental. Sus mitos, animales guía y protectores. Encontrarme con estas pinturas aquí para mí tiene una connotación biográfica importante, porque cuando las descubrí por primera vez hace seis meses en Bolivia era un momento bastante transcendente. Y aquí me las vuelvo a encontrar, una selección preciosa de ángeles papagayo.
También hicieron una charla sobre el arte hispanoamericano de la época colonial. Muchos Cristos, iglesias y toda la historia.
Luego he conocido a la casa de España y a sus miembros, que me han contado sus historias. Por qué vinieron a trabajar aquí…etc. Me ha contado Loli, de Alicante, la historia de su padre, republicano, dueño de una fábrica de máquinas de escribir cerca de Alicante, que cuando Franco ganó y tomaron Alicante, se consiguió escapar en un barco a Omán, y luego toda la familia lo siguió allí.
Luego cuándo Algeria se declaró independiente se vino aquí con su marido que era joyero y relojero. Dice, ella, bueno cada persona tiene su historia de vida, cada uno podría escribir un libro. Y es verdad, lo pienso y es cierto, cada cuál deberíamos escribir un libro. Y especialmente las historias de los españoles exiliados, o los que se fueron a trabajar fuera en los años 60 son auténticas novelas de caballería, que sólo ahora se empiezan a filtrar cada vez más dentro de España.
Empiezo a imaginar que hoy en día con Internet debería ser muy simple el conseguir esta meta. Que cada persona pueda escribir su propio libro en base a la historia de su vida. Y que esta memoria de España tan fluctuante se concentrase en Internet, o estuviese al alcance desde allí. Que fuese algo informal, modelable y participativo. La memoria pertenece a la gente, y no al ámbito del archivo oficial, de estar guardada en un archivo de Salamanca de la memoria histórica.
La idea sería a través de una web poner en contacto a la persona que cuenta la historia con otra persona que sea medio escritor/a amateur, para que lo narrativice un poco y con un diseñador gráfico para que se encargue de que el libro luzca bonito. Así también se pondrían en contacto diferentes generaciones. Gente mayor y joven. El colaborar en la web sería algo así como un trabajo altruista, algo participativo, cada cual podría hacer el libro algo propio. Hoy en día es muy fácil comunicarse y organizarse en la distancia de una forma económica.
Este pequeño equipo produciría un librito sencillo y bonito que podría ser impreso de una forma fácil online, utilizando algún recurso existente como Foto-prix para abaratar los costes, o una imprenta online. La idea sería que cualquier persona pudiese tener la ilusión de ver su vida convertida en un libro, que creo que es algo, que a la mayoría de gente mayor les hace mucha ilusión.
La web se podría llamar www.mivida.com El libro de mi vida. La realidad siempre supera a la ficción. Se iría creando una biblioteca amateur de la memoria dislocada de España. Y la web serviría como plataforma para poner a la gente en contacto, para que se escribiesen los libritos. Luego esta biblioteca podría ir en tour a diferentes sitios y ser presentada y seguir creciendo, todo el tiempo.
Dado que mi cabeza desde que llegué aquí es como una bolsa de palomitas dentro del microondas con mil ideas saltando, este blog se está convirtiendo también en mi cuaderno de trabajo, dónde anotar y desarrollar las ideas que desarrollaré para la Residencia, pero también para dejar apuntadas embriones de ideas nacidas en Castres para ser desarrolladas luego.